Vendredi a été une journée pleine d'émotion.
Au resto, à Grancey, peu de monde mais une belle rencontre (eh oui, encore une me direz-vous).
Un déluge de pluie a fait se réfugier une "pèlerine" (jeu de mots un peu facile !) qui faisait le voyage de Cologne à Saint Jacques de Compostelle, ce sans étapes (comme le font par contre beaucoup d'autres pèlerins).
Cette jeune femme, parlant très bien français, faisait ce pèlerinage pour deux motifs :
se réconcilier avec la religion et Dieu (victime d'une agression sexuelle répétée par un homme d'église quand elle était enfant, elle gardait un souvenir acerbe de la religion en général)
et prouver aux médecins qui l'avaient condamnée récemment à ne plus marcher qu'elle pouvait accomplir cette prouesse physique (elle a été victime d'un accident : alors qu'elle circulait à bicyclette, un camion lui a coupé la route et l'a entraînée sur plusieurs dizaines de mètres, lui arrachant la peau et une partie des muscles de sa jambe droite). Comme elle me l'a dit, elle a choisi de vivre "Ich will leben" s'est-elle écriée en sortant de son coma consécutif à son accident. 41 opérations plus tard, elle accomplit cet exploit de parcourir entre 28 et 51 km par jour (en fonction de ses aptitudes quotidiennes).
Je n'ai pas fait de chiffre au resto ce jour-là car je lui ai offert son repas ! Par contre je suis devenue plus riche encore, de cette certitude que l'essentiel est hors du matériel. Merci Agnès (c'est son prénom) pour cet échange si court et si prodigue à la fois.
Je veux vous rendre hommage à travers ce message pour que le monde sache que tout est possible quand on le veut ! Que Dieu vous garde et vous conduise sur le chemin que vous avez choisi : celui de l'abnégation et de l'humanisme !